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Hotel Colbert Avignon
France

Avignon : du Palais des Papes aux "livrées cardinalices", en passant par les demeures nobles...


Derrière l’empreinte des papes, un parfum d’opulence

 Fief de la papauté et ville « religieuse » jusqu’à la Révolution, la cité du Vaucluse dégage un parfum d’opulence directement hérité de cette histoire. Du Palais des Papes aux « livrées cardinalices », en passant par les demeures nobles, la balade entre les remparts d'Avignon dévoile les richesses et les anecdotes d’une ville où les prélats furent rois.

Rédigé par Jean-François RUST.

 
surplomb palais des papaes
 
Depuis les toits du Palais des Papes, la forêt de tuiles, les clochers du Vieil Avignon et la façade baroque de l’hôtel des Monnaies, la plus italienne de la cité.
 

Le Palais des Papes a beau recevoir près de 700 000 visiteurs par an, il protège encore des salles de toute intrusion publique.

Bâti par le pape Benoît XII à partir de 1334, le Palais Vieux et sa salle du conclave fait face au Palais Neuf, commandé en 1342 par son successeur, Clément VI.

Le tout forme un ensemble hétéroclite marqué par un style gothique provençal à l’architecture défensive et décorative.

Dans cet ensemble dépouillé se trouve le Grand Promenoir. Situé au-dessus de la Grande Chapelle et de l’escalier d’honneur, cet espace fermé à la visite est une galerie jadis réservée à la déambulation du pape.

Tours du Pape et de la Garde-Robe

Autre lieu remarquable, l’ensemble formé par les tours du Pape et de la Garde-Robe.

Si le public visite les chambres du Cerf (cabinet de travail de Clément VI) et du pape, il n’accède pas à l’oratoire Saint-Michel et au « Trésor Haut », la Libreria Magna.

Cette bibliothèque abritait la quasi-totalité des livres de Clément VI. On ne peut que l’imaginer.

Le retour définitif des souverains pontifes à Rome en 1403 s’accompagna du repli de toute « l’intendance ».

Sur les toits du palais

L’étape suivante conduit à l’étroite et remarquable galerie galerie du conclave, garnie de croisée d’ogives soutenues par des barreaux de fer. Une technique qui a permis de bâtir le Palais Vieux et le Palais Neuf en 40 ans.

Nous voilà maintenant sur les toits, dominant la ville.

Au loin, par-delà le Rhône et son célèbre pont tronqué, apparait Villeneuve-lès-Avignon.

Au pied de l’édifice : la forêt de tuiles, les clochers du Vieil Avignon et la façade baroque de l’hôtel des Monnaies, la plus italienne de la cité (17e s.).

Il est temps d’aller explorer les rues et ruelles de la ville.

Petit Palais, ancienne livrée cardinalice.

Première étape : le Petit Palais.

Trop souvent délaissé par les touristes, il est l’exemple éclatant d’une ancienne livrée cardinalice, ces demeures d’apparat bâties pour les cardinaux. Il en a existé une vingtaine entre Avignon et Villeneuve-lès-Avignon.

Cour intérieure, jardin ombragé, murs crénelés… sur trois niveaux, la bâtisse a fière allure.

Son apparence monumentale lui vient de sa transformation en palais de l’Evêché puis de l’Archevêché, aux 14e et 15e s.

Récupéré par la ville d’Avignon en 1960, le Petit Palais a conservé sa filiation italienne : depuis 1976, il abrite la collection Campana, un des plus beaux ensembles de primitifs italiens d’Europe, hors de la Botte.

Ceux qui ont admiré la salle Botticelli et ses chefs-d’œuvre « La Vierge et l’Enfant » et « Vénus et trois putti » ne diront pas le contraire…

Hôtel Galéans des Issarts

Derrière le Palais des Papes se cache le quartier de la Banasterie, véritable cluster d’hôtels particuliers.

Passé l’hôtel La Mirande et son décor 5 étoiles, cap sur la rue du Four et l’Hôtel Galéans des Issarts. Cette résidence privée s’ouvre l’été aux individuels, sur rendez-vous.

Symétrie parfaite de la bâtisse à deux niveaux, balustrade sur le toit, escaliers d’angle, jardin ombragé à l’avant, grande porte centrale sous un portique à fronton… le charme opère.

Propriétaires du 14e au 18e s., les Galéans, venus d’Italie, ont été l’une des plus puissantes familles d’Avignon.

Le second étage a depuis été transformé en appartements. Heureux locataires…

Jusqu’à sept confréries de pénitents

Un passage à l’intrigante chapelle voisine des Pénitents Noirs en dit long sur l’emprise religieuse à Avignon.

Bâtie aux 17e et 18e s. dans un pur style baroque, elle rappelle que la cité accueillit jusqu’à sept confréries de pénitents.

Fondée en 1586 par des Italiens d’Avignon, les pénitents Noirs s’occupaient des prisonniers et des aliénés.

Aujourd’hui vouée au culte catholique traditionnel, la chapelle n’est ouverte que pendant les offices du vendredi et du samedi.

La confrérie organise sa procession des pénitents au rocher des Doms, le dimanche avant les Rameaux.

Divine Comédie !

Toujours dans ce quartier de la Banasterie, les touristes CSP++ pourront loger à la Divine Comédie. Un must absolu.

Imaginez un havre de silence au fond d’une impasse ; un jardin de cyprès et de bambous, le plus grand intra muros d’Avignon, hors congrégations religieuses (2 600 m²) ; un spa et un bassin de nage ; un piano-bar ouvert en période de festival ; le chant des cigales…

Gilles Jauffret et son compère Amaury de Villoutreys ont vu grand en rachetant la bâtisse, aménagée pour retrouver l’esprit du 19e s.

La maison, une fois n’est pas coutume, est l’ancienne livrée d’un cardinal, celui de Saluces. Elle abrite désormais cinq chambres d’hôtes de charme et un appartement.

Piétonisation progressive du cœur de ville

Quittons la Banasterie pour mettre cap au sud, direction la rue des Fourbisseurs et le quartier de la rue des Lices.

On se félicite au passage de la piétonisation progressive du cœur de ville.

Coup d’œil à l’église Saint-Pierre et à son splendide portail en bois sculpté, avant l’arrêt à la Maison Fogasses, grand hôtel particulier rebâti au 16e s. Il a été aménagé en maison d’hôtes.

L’ex-propriété de l’évêque d’Avignon aux 12e et 13e s., avec son immense jardin à l’arrière, a bien changé. Elle est devenue une demeure bohême chic, dotée de six appartements.

Louis XIV à Avignon

On progresse au sud. Admirons au passage trois autres beaux ouvrages : les hôtels d’Honorati de Jonquerettes, de Fortia de Montréal et surtout Berton de Crillon (tous rue du Roi René).

Ce dernier accueillait la cour de Louis XIV lorsqu’elle venait à Avignon, notamment la duchesse de Montpensier.

N’hésitez pas à grimper l’escalier décoré de peintures murales, il est splendide.

Médiathèque… dans la livrée Ceccano

Près des remparts, sur la place des Corps-Saints, l’ex-église du couvent des Célestins témoigne de la reprise en main du royaume de France à Avignon. Ce lieu aujourd’hui dépouillé accueille des expositions et s’ouvre à ces occasions.

Reste à voir dans cette partie de la ville l’endroit le plus méconnu : la livrée Ceccano.

Rue des Laboureurs s’élève… la médiathèque, sans doute le plus beau témoignage des livrées cardinalices d’Avignon.

Dans cette petite forteresse intacte du Moyen Age, les plafonds et les murs des salles de lecture abritent encore des décors muraux d’origine du 14e siècle. Courez-y !

 

 photo palais des papes

Le Palais des Papes d’Avignon fait partie des plus grands palais gothiques classés comme patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. À la fois structure défensive et résidence papale, il a été construit par les neuf papes qui se sont succédé aux cours du XIVe siècle. Bâtie en seulement 75 ans, la cité des papes compte vingt-cinq lieux les plus visités au monde. Auparavant, il fut un écrin culturel, une caserne militaire et une scène de théâtre qui pouvait accueillir des expositions fascinantes.

place du palais des papes

Pourquoi les papes ont-ils choisi Avignon ?

Situé au nord de la ville sur un cap rocheux, le palais de papes est à la fois majestueux, monumental et somptueux. Il est considéré comme un symbole de la puissance de la chrétienté durant le Moyen Âge. Les papes ont choisi Avignon parce que la ville avait une politique stable, mais également à cause de sa position plus centrale par rapport à Rome aux yeux du monde chrétien.

De plus, le pont d’Avignon connu sous le nom du pont Saint-Bénézet était autrefois un carrefour stratégique entre l’Italie et l’Espagne.

Le palais des papes, un monument historique

Clément VI et Benoît XII étaient les principaux fondateurs du palais des papes, mais c’était à partir de 1335 qu’il fut édifié en moins de trente ans. Ce palais est vu comme un emblème du rayonnement des églises chrétiennes au XIVe siècle. Avec ses 15 000 m² de surface et ses vingt-cinq lieux, ce monument historique constitue la plus grande forteresse gothique de l’occident.

Matteo Giovannetti était l’artiste italien qui s’occupait des décors des fresques mythiques des appartements privés des papes, ainsi que de l’ornement de la scène de théâtre. Le palais peut accueillir 500 000 visiteurs chaque année. Et durant les visites, il propose aux invités des animations culturelles régulières telles que des visites à thèmes et des expositions thématiques et pédagogiques. Par exemple, pendant la saison estivale la grande chapelle est occupée par une grande exposition d’art, et au mois de juillet les représentations du festival d’Avignon se déroulent dans la Cour d’Honneur du Palais.

jardin palais des papes

Le palais des papes d’Avignon aujourd’hui

Avant la construction du palais actuel, c’est Clément V qui emménage à Avignon en 1309. À son tour, Jean X le succède en réalisant des travaux d’agrandissement de l’ancien épiscopal et confirme l’installation des pontifes à Avignon. Et c’est Benoît XII, le nouveau pape élu en 1334 qui décide de construire un nouveau palais en Avignon.

Auparavant, le palais était appelé « vieux palais ». Il comportait les appartements privés des papes, la tour du pape, les galeries du cloître, la tour du pape…

À partir de 1343, Clément VI en tant que nouveau pape, poursuit l’aménagement du château en multipliant les chantiers tels que la construction des nouvelles tours, la cour d’honneur, une nouvelle principale, une aile de la grande audience… C’est cette partie qui fut appelée « palais neuf ».

Cet autre côté du palais est imbriqué dans le « palais vieux » de Benoît XII et l’embellissement des jardins ainsi que le raffinement des décors sont très particulièrement soignés.

jardin rocher des doms

Il existe aussi des « antipapes » à Avignon

Innocent VI succède à Clément VI et poursuit les ouvrages sur les chantiers. Quant à Urbain V qui fut élu en 1362, il ne s’installe que huit ans à Avignon avant de retourner à Rome, l’endroit où il raisonne que le Saint-Siège doit y résider.

Malheureusement, l’insécurité régnait à Rome et il fut obligé de revenir à Avignon où il mourut après quelque temps. C’est alors Grégoire XI qui a pu rétablir en 1376 le siège de la papauté à Rome. Après sa mort, une grande rupture éclate et divise en deux obédiences la chrétienté pendant 50 ans.

Durant cette période de séparation, deux « antipapes », Benoît XIII et Clément VII vivaient toujours à Avignon alors que les autres pontifes s’installent à Rome.

Après les papes, l’armée prend possession du palais

À partir de 1402, le palais des papes n’abrite plus aucun seigneur pontife. Il est désormais géré par les représentants des papes et se dégrade très vite en quelques années à cause d’un manque d’entretien.

Ensuite, le bâtiment a été attribué à l’armée au siècle suivant. Le palais a été aménagé pour accueillir des troupes militaires, ce qui a détérioré une partie des décors fabuleux.

Mais aujourd’hui, l’existence de plusieurs restaurations dans le château ravive toute sa splendeur. Le monument est désormais ouvert au public afin de découvrir les chapelles, les cloîtres, les fresques inestimables, les tours, etc.